Maîtriser l’alphabet de la langue des signes : un pas vers l’inclusion
70 millions ! C’est le nombre de personnes sourdes et malentendantes recensées dans le monde. Avec plus de 300 langues existantes, et plus de 100 000 usagers en France, la langue des signes joue un rôle essentiel pour communiquer et favoriser l’intégration dans la société. Système de communication gestuel et visuel, intégrant en général un alphabet, la langue des signes est un formidable outil d’inclusion sociale et gagne à être mieux connue, par les personnes sourdes, comme par les personnes entendantes. Découvrons maintenant la richesse et l’intérêt de cette langue à part entière.
Les différentes sortes de langues des signes
On pense souvent, à tort, que toutes les personnes touchées par la surdité pourraient échanger facilement n’importe où sur la planète. Ce n’est pas si simple, même s’il existe une langue des signes internationale (LSI). Dans les faits, elle est l’équivalent de l’espéranto pour les langues orales et n’est que peu usitée, sauf lors d’événements internationaux tels que les Deaflympics (Jeux Olympiques réservés aux athlètes sourds et malentendants).
Il existe autant de langues des signes que de communautés de personnes sourdes ou malentendantes, et elles ne correspondent pas forcément à leurs pays respectifs. Par exemple, la langue des signes américaine ou ASL (American Sign Language) est utilisée principalement aux États-Unis, mais aussi au Canada anglophone. La version allemande, ou DGS (Deutsche Gebärdensprache), est pratiquée en Allemagne, mais aussi au Luxembourg et dans la communauté germanophone de Belgique.
Voici un aperçu des principales langues des signes pratiquées dans le monde :
- Langue des signes américaine (ASL, pour American Sign Language) – États-Unis et Canada
- Langue des signes britannique (BSL, pour British Sign Language) – Royaume-Uni
- Langue des signes française (LSF) – France
- Langue des signes espagnole (LSE) – Espagne
- Langue des signes allemande (DGS, pour Deutsche Gebärdensprache) – Allemagne et Luxembourg
- Langue des signes italienne (LIS, pour Lingua Italiana dei Segni) – Italie
- Langue des signes japonaise (JSL, pour Japanese Sign Language) – Japon
- Langue des signes chinoise (CSL, pour Chinese Sign Language) – Chine
- Langue des signes russe (RSL, pour Russian Sign Language) – Russie
- Langue des signes australienne (Auslan, pour AUStralian Sign LANguage) – Australie
- Langue des signes québécoise (LSQ) – Canada francophone
- Langue des signes mexicaine (LSM) – Mexique
- Langue des signes brésilienne (LIBRAS, pour LIngua BRAsileira de Sinais) – Brésil
- Langue des signes sud-africaine (SASL, pour South African Sign Language) – Afrique du Sud
- Langue des signes néerlandaise (NGT, pour Nederlandse Gebarentaal) – Pays-Bas
- Langue des signes suédoise (SSL, pour Swedish Sign Language) – Suède
- Langue des signes norvégienne (NSL, pour Norwegian Sign Language) – Norvège
- Langue des signes danoise (DTS, pour Dansk tegnsprog) – Danemark
- Langue des signes turque (TİD, pour Türk İşaret Dili) – Turquie
- Langue des signes indienne (ISL, pour Indian Sign Language) – Inde
Un certain nombre de ces langues sont reconnues officiellement dans leur pays, mais c’est un statut relativement récent. En effet, suite au congrès de Milan en 1880, censé travailler à l’amélioration du sort des personnes sourdes, l’apprentissage de la langue des signes fut abandonné, notamment en France, au profit de l’oralité.
Il aura fallu attendre la fin du XXe siècle pour que les élèves sourds et malentendants puissent bénéficier d’une éducation bilingue (en français et en langue des signes) dans n’importe quelle école française.
L’alphabet en langue des signes
Par Neil Evans — en:Image:BANZSL_manual_alphabet.JPG, Domaine public.
Chaque langue des signes possède son propre alphabet. Par exemple, l’ASL, tout comme la LSF, utilise des gestes avec une main pour chaque lettre. Sur sa chaîne Youtube, Sophie Vouzelaud, première dauphine de Miss France 2007 et malentendante, vous explique comment signer l’alphabet en LSF.
D’autres langues, comme celles de la famille BANZSL (pour British, Australian and New-Zealand Sign Language) utilisent un alphabet dactylographique bimanuel, ici en images.
Source : Chine informations
Impact de l’alphabet sur l’inclusion
À quoi sert l’alphabet en langue des signes ? La plupart des mots sont représentés par des gestes, accompagnés ou non d’expressions faciales ou corporelles. L’alphabet dactylographique est utilisé pour épeler un mot ou un nom propre qui n’a pas de signe attitré, ou lorsqu’un signe n’est pas compris par l’un des interlocuteurs.
On a souvent recours à l’alphabet pour épeler et désigner la première fois une personne, un pays ou une ville, en attendant de lui attribuer le signe adéquat. La maîtrise de l’alphabet en langue des signes joue donc un rôle majeur dans l’intégration sociale des personnes sourdes et malentendantes.
Faire appel à un professionnel : conseils pour trouver le bon service d’interprétariat
Pour une communication efficace, il est souvent préférable de faire appel à un interprète professionnel en langue des signes. Celui-ci peut aider à surmonter les barrières linguistiques et favoriser une meilleure compréhension mutuelle. Voici quelques conseils pour choisir le meilleur prestataire :
- Vérifier les qualifications : assurez-vous que l’interprète est qualifié et possède les certifications requises (en LSF ou en vélotypie par exemple).
- Expérience pertinente : privilégiez quelqu’un avec de l’expérience dans le contexte souhaité (éducatif, médical, juridique, etc.).
- Adaptabilité : choisissez un interprète capable de s’adapter à divers environnements et situations.
- Confidentialité : en tant que professionnel, l’interprète doit garantir la confidentialité des informations traitées.
- Sensibilité culturelle : l’interprète doit être conscient des nuances culturelles et linguistiques propres à chaque communauté. En LSF, il ou elle doit maîtriser les expressions faciales et corporelles, indispensables pour compléter les signes.
Témoignages
Découvrons les histoires inspirantes de personnes ayant appris la langue des signes pour des raisons diverses :
- Manon, professeure de langues et entendante, a appris la LSF pour anticiper une potentielle perte d’audition. Elle ne voit que des avantages pour tous à apprendre la LSF :
- échanger avec la communauté sourde et malentendante ;
- mieux communiquer avec les tout-petits qui ne maîtrisent pas encore l’expression orale ;
- permettre à des enfants souffrant de troubles de la parole de pouvoir s’exprimer ;
- etc.
En résumé, apprendre la langue des signes, c’est créer un monde plus inclusif !
- Isabelle, ingénieure et sourde profonde, parle le français oral depuis toujours (elle est devenue sourde à 11 mois), ce qui lui a permis de poursuivre ses études sans trop d’encombre. Sa vue baissant, lire sur les lèvres lui est devenue plus difficile et elle a finalement appris la LSF à 40 ans.
- Cet apprentissage l’a apaisée et l’a rendue plus ouverte aux autres. Elle estime la LSF indispensable et complémentaire à la langue parlée. Elle a d’ailleurs écrit un livre pour raconter son expérience avec l’oralisation et la LSF.
Toutes deux soulignent l’impact positif de cette compétence en LSF sur leurs interactions sociales et/ou professionnelles.
La maîtrise de l’alphabet de la langue des signes contribue assurément à une société plus inclusive. Elle permet non seulement de communiquer dans et avec la communauté sourde et malentendante, mais contribue également à une meilleure compréhension et acceptation des différences. Besoin d’un interprète qualifié en LSF ? Contactez-nous pour découvrir la prestation qui vous conviendra le mieux !