Profession : Interprète de conférences. Qui sont-ils ?
L’interprétation de conférence a vu le jour avec le traité de Versailles. Il ne s’agissait pas encore à cette époque d’une profession reconnue. Elle était pratiquée par des messieurs importants, délégués de leur pays, et maîtrisant une ou plusieurs langues. C’était des « consécutivistes », ils répétaient le discours de l’orateur à voix haute, après qu’il soit intervenu.
La traduction simultanée, quant à elle, est née après la dernière guerre, avec le procès de Nuremberg, l’ONU, le Plan Marshall,…
Ces interprètes, un peu comme les pilotes de l’après-guerre, faisaient figure de demi-dieux et on trouvait beaucoup de « prima donna » en leur sein. Il s’agissait de personnes ayant appris des langues de façon circonstancielle et dont on pensait qu’ils avaient un don pour les langues !
L’arrivée de la traduction simultanée fut vécue à l’époque comme une dégradation du métier d’interprète, les interprètes de simultanée comme des perroquets, contrairement aux « consécutivistes » qui étaient déjà, à cette époque, les stars de la profession…
L’Ecole de Genève, créée en 1941, puis les écoles d’interprètes qui ont vu le jour en France et en Belgique dans les années 60, engendrèrent les premières générations d’interprètes professionnels.
Défendus avec force par l’AIIC (Association Internationale des Interprètes de Conférence) auprès des grandes organisations internationales, ils surent très vite faire valoir leurs droits : heures de travail sous contrôle, rémunération imposée, conditions de travail strictes, conditions de voyage et d’hébergement haut de gamme. Ils surent s’imposer comme une « caste » supérieure.
La multiplication des interprètes diplômés, la fin des trente glorieuses, et plus récemment la « crise », ont encore changé la donne. Et peut-être la situation va-t-elle encore évoluer avec l’automatisation de tous les processus ?
Qui sont-ils aujourd’hui ?
Sont-ils des surdoués ? Des génies de la langue ? Des virtuoses de la mémoire ? Des personnes d’une grande ouverture d’esprit et d’une grande culture ? Ou de simples bavards, des perroquets incontournables ?
Pour être interprète il faut posséder un excellent bagage linguistique mais il s’agit là d’un prérequis. Beaucoup sont issus de familles bi-culturées comme il y a cent ans mais ce n’est plus la règle.
L’interprète a fait de longues études, bac+5 au moins, et il a appris un métier, c’est-à-dire des techniques d’interprétation, de prise de notes, de préparation d’une conférence. La route est longue et exigeante pour devenir un bon interprète de conférence et les places sont chères.
Mémoire et rapidité d’esprit sont indispensables mais interpréter exige des qualités intellectuelles et linguistiques rarement associées chez la même personne.
En effet, plus l’interprète est précis et dispose d’un riche vocabulaire dans sa langue maternelle, meilleure sera son interprétation. L’a peu près n’est pas de mise en interprétation. Il faut faire vite et bien, saisir rapidement le concept et le traduire avec précision dans sa langue maternelle.
Frustration ou richesse ?
Enfermé dans sa cabine, ou au mieux répétant les propos d’un tiers – si prestigieux soit-il – devant un public, l’interprète a le rôle essentiel de transmettre le message, un message qui n’est pas le sien et comble de frustration, meilleur il est, plus on peut l’oublier. Il est le filtre, le go-between, un rôle qui peut parfois être considéré et vécu comme étant subalterne.
En contrepartie, il est bien rémunéré, il voyage, fait des rencontres intéressantes, approfondit des sujets divers et variés : chacune de ses interventions est un véritable défi. D’ailleurs, le bon interprète professionnel a le trac, une poussée d’adrénaline, avant d’entrer en scène, comme les gens de théâtre…
Souvent les interprètes compensent – en dehors de leur vie professionnelle – par des activités artistiques (écriture, musique, théâtre, dessin…), associatives ou humanitaires ou par une vie de famille très active. Il s’agit là de leur équilibre personnel.
La profession est très féminisée : il y a beaucoup plus de femmes interprètes que d’hommes, et elles doivent gérer vie professionnelle, vie de famille et voyages fréquents.
En synthèse
L’interprète possède une vaste culture générale, il doit calquer sa voix sur le ton de l’orateur, garder le sens de son discours, faire preuve d’une grande capacité de concentration, et être capable d’écouter et de parler simultanément. Cela nécessite une grande endurance mentale et physique. De plus, il doit également traduire des propos incohérents ou inexacts car il ne fait que répéter…
A CG Traduction & Interprétation, on se souvient d’ailleurs de plusieurs cas où l’on a fait porter la responsabilité d’un malentendu aux interprètes, qui n’avaient fait que traduire …, car diplomatiquement il était plus facile d’aborder le problème sous cet angle…
A CG, nous connaissons chacun de nos interprètes, tous allient le professionnalisme, l’honnêteté intellectuelle, le service client, la compétence et l’équilibre mental.
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